Page:Reclus - L’Évolution, la révolution et l’idéal anarchique.djvu/232

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
216
l’évolution, la révolution

lir hérétiques et schismatiques : par suite, elle devient forcément indifférente et veule. Elle ne peut s’accommoder à ce milieu si complexe et si changeant de la société moderne qu’à la condition de ne plus rien garder de son ancienne intransigeance. Le dogme est censé immuable, mais on s’arrange de manière à n’avoir plus à en parler, à laisser ignorer au néophyte jusqu’au symbole de Nicée. On ne demande plus même un semblant de foi : « Inutile de croire, pratiquez ! » Des génuflexions, des signes de croix au moment voulu, des offrandes sur l’autel d’un « sacré cœur » quelconque, de « Jésus » ou de « Marie », cela suffit. Ainsi que dit Flaubert dans une lettre à George Sand, « il faut être pour le catholicisme sans en croire un mot. »