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et l’idéal anarchique

trop avouer cette théorie du fer et du feu, elle eût paru trop violente et on lui préférait les paroles d’hypocrite vertu. On l’enveloppait sous de graves formules dont on espérait que le peuple ne comprendrait pas le sens : « Le travail est un frein » disait Guizot. Mais les recherches des naturalistes relatives au combat pour l’existence entre les espèces et à la survivance des plus vigoureuses ont encouragé les théoriciens de la force à proclamer sans ambages leur insolent défi. « Voyez, disent-ils, c’est la loi fatale ; c’est l’immuable destinée à laquelle mangeurs et mangés sont également soumis ».

Nous devons nous féliciter de ce que la question soit ainsi simplifiée dans sa brutalité, car elle est d’autant plus près