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l’évolution, la révolution

reconnaissance publique les rétablissent à leur place usurpée. Non, il faut, pour que justice se fasse, pour que les choses reprennent leur équilibre naturel, il faut que les opprimés se relèvent par leur propre force, que les spoliés reprennent leur bien, que les esclaves reconquièrent la liberté. Ils ne l’auront réellement qu’après l’avoir gagnée de haute lutte.

Nous connaissons tous le parvenu qui s’enrichit. Il est gonflé presque toujours par l’orgueil de la fortune et le mépris du pauvre. « En montant à cheval, dit un proverbe turkmène, le fils ne connaît plus son père ! » — « En roulant dans un char, ajoute la sentence hindoue, l’ami cesse d’avoir des amis. » Mais toute une classe qui parvient est bien autrement dangereuse qu’un indi-