Page:Reclus - L’Évolution, la révolution et l’idéal anarchique.djvu/166

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
150
l’évolution, la révolution

sa toute puissance, de garde champêtre qui ne surveille la propriété des maîtres avec des regards de haine contre le maraudeur ; d’huissier qui n’éprouve un souverain mépris pour le pauvre diable auquel il fait sommation.

Et si les individus isolés sont déjà énamourés de la « part de royauté » qu’on a eu l’imprudence de leur départir, combien plus encore les corps constitués ayant des traditions de pouvoir héréditaire et un point d’honneur collectif ! On comprend qu’un individu, soumis à une influence particulière, puisse être accessible à la raison ou à la bonté, et que, touché d’une pitié soudaine, il abdique sa puissance ou rende sa fortune, heureux de retrouver la paix et d’être accueilli comme un frère par