Page:Reclus - L'Homme et la Terre, tome VI, Librairie universelle, 1905.djvu/71

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
55
déplacement de la capitale

rieurs : ils avaient à desservir, en premier lieu, le mouvement commercial avec l’Europe. Mais la cohésion de l’ensemble exigeait que la force se reportât vers l’intérieur et, bien que les cités de trafic sur le pourtour de la contrée gardassent leur rang de capitales, la puissance militaire gravitait naturellement vers Dehli, la cité qui domine à la fois les deux versants de l’Indus et de la Ganga.

Cl. J. Kuhn. Paris.

un coin de simla

Suivant les oscillations des guerres et la pression mutuelle des peuples, le foyer d’attaque ou de résistance se déplaça légèrement à l’est ou à l’ouest du centre naturel de gravité. Le roi missionnaire Açoka avait fixé sa résidence près de l’Indus, afin de se rapprocher des pays d’outre-montagne où ses envoyés allaient porter la « bonne nouvelle ». Les migrations de peuples envahisseurs donnèrent souvent une importance exceptionnelle aux provinces du nord-ouest et, pour cette raison, la splendide Lahore, sur le Ravi, fut alors le principal centre de puissance : c’est là que régnèrent les Grands Mongols, puis les Sikh. Plus tard, ce fut par excellence dans le voisinage de Panipat, où se disputait le passage de la Djamna, que se livrèrent entre conquérants et