Page:Reclus - L'Homme et la Terre, tome VI, Librairie universelle, 1905.djvu/65

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
49
vallée du nil

Cet empire, très souvent découpé en États féodaux, s’est récemment unifié, mais ses frontières sont forcément incertaines, puisqu’elles n’aboutissent pas à la mer et que toute nation constituée cherche une issue vers un port qui lui appartienne. L’Italie détient Massuah, la France occupe Djibouti, l’Angleterre elle-même a pris possession des côtes qui font face à son emporium d’Aden.

Cl. J. Kuhn, Paris.

barrage du nil a assuan

Il est donc tout naturel que les Ethiopiens se tiennent sur une très grande réserve à l’égard des étrangers, avec lesquels pourtant ils ne désirent nullement se brouiller, car ils ont besoin de maintenir avec eux des rapports commerciaux. Jusqu’à maintenant, semble-t-il, c’est l’Angleterre qui, parmi tous les amis intéressés, a su le mieux se faire accueillir par le descendant des « lions de Juda » ; elle a même pu s’allier avec l’Ethiopie pour le partage du territoire Somali ; dangereuse alliance pour les Abyssins, qui, si bien établis qu’ils soient dans leur haute citadelle de montagnes, n’en sont pas moins d’ores et déjà complètement assiégés. Les tranchées d’approche vont se rapprochant d’eux d’année en année : à l’est la mer porte la flotte anglaise ; au sud, le chemin