tives du froid et du chaud continueront de menacer l’individu civilisé aussi longtemps que la statue humaine ne sera pas « délivrée de ses linceuls », tant que l’homme ne sera pas redevenu « entièrement face », comme le disait un indigène de la côte du Chili[1]. Mais c’est au point de vue de la santé morale surtout que la restitution de la beauté nue serait nécessaire, car l’artifice du costume et de la parure est de ceux qui, par la sotte vanité, le servile esprit d’imitation et surtout par les mille ingéniosités du vice, entraînent le plus à la corruption générale de la société.
Cl. Henry Guilliet.
On peut en juger facilement dans les Ecoles des Beaux-Arts où les jeunes hommes, souvent dépravés, dessinent religieusement d’après le modèle féminin, avec un parfait respect de la forme humaine, et ne se laissent aller aux pensées libertines que plus tard, au contact de femmes revêtues de leurs atours et colifichets : la mode a donné aux habits la coupe faite spécialement pour exciter les convoitises. La beauté nue ennoblit et purifie ; le vêtement, insidieux et mensonger, dégrade et pervertit.
- ↑ Alonzo de Ovalle, Account of the Kingdom of Chile, cité par Ed. Carpenter, Civilization, its causes and cure.