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diffusion du savoir

le cours du dix-neuvième siècle des conséquences étonnantes que nul n’avait prévues : ces « nouvelles du jour » dont quelques esprits aventureux avaient eu l’idée dès l’époque de la Renaissance et tenté çà et là, en Italie, en Allemagne, en Hollande, la modeste réalisation, se publient maintenant par millions et millions d’exemplaires dans les rues de toutes les cités, dans les carrefours de tous les villages.

Cl. A. G. Champagne.

université d’harvard, à cambridge, près boston


Les journaux, alimentés de nouvelles par les fils télégraphiques tendus en mailles infinies à travers les terres et dans les profondeurs des mers, en apportent la connaissance à qui veut les apprendre : dans les hameaux les plus reculés, là où les humains de la génération précédente se contentaient de végéter, enfermés égoïstement dans le cercle étroit des occupations journalières, apparaît le porteur de journaux, devenu presqu’aussi nécessaire que le porteur de pain ; le fermier, la domestique l’attendent sur le pas de la porte, à la croisée des chemins, et c’est l’heure gaie de leur jour que celle où ils reçoivent la feuille qui renferme le roman commencé et les faits curieux de l’histoire des nations. Certes, la nourriture intellectuelle dont les millions de lecteurs