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l’homme et la terre. — l’industrie et le commerce

s’attaquent brutalement aux flancs de la montagne, taraudant, perforant et dévastant sans méthode apparente et, jusqu’à présent, sans souci de la beauté. Aux petits moulins paisibles dont la roue tournait lentement sous le ruissellement d’une eau murmurante se sont substituées les grandes bâtisses dans lesquelles s’engouffrent tous les courants des alentours servis par un peuple de myrmidons.

Cl. J. Kuhn, Paris.

les usines sur la rive droite du niagara en aval de la chute

Un mouvement économique analogue, mais bien plus considérable encore, entraînera le déplacement des foules industrielles lorsqu’on aura découvert les moyens pratiques d’utiliser la force motrice produite par l’alternance du flux et du reflux et qu’aux misérables jeux de meules actionnées par le va-et-vient des marées, comme on en voit près de Saint-Jean de Luz, en certains estuaires de Bretagne et dans l’Euripe d’Eubée, se substitueront de gigantesques laboratoires ayant à leur service des milliers de chevaux-vapeur et brassant le travail par millions de tonnes à la fois.

Les révolutions industrielles obéissent aussi à d’autres causes que les pures conditions économiques, elles sont également déterminées par de