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évolution de la propriété

Dans la Suisse, on observe toute la série des transformations possibles entre l’ancienne forme de propriété communale et la propriété strictement personnelle. En nombre de villages, les communaux sont transformés en biens de la commune pour être affermés à long bail au profit fiscal de la municipalité. Ailleurs, comme
Cl. Mussier, à Sion.
bisse de vex aux mayens de sion
à Gandria, dans le canton du Tessin, ils appartiennent non pas à l’ensemble des communiers mais à un nombre limité de familles, qui parfois sont remplacées par d’autres, en vertu de telle ou telle circonstance nouvelle.

Dans le canton de Vaud, on ne comptait plus, à la fin du dix neuvième siècle, que 202 communes ayant encore des biens appartenant à tous[1]. Dans le Valais, où les montagnes sont plus hautes et où il serait difficile de partager les pâturages supérieurs pour les transformer en parcelles privées, la propriété communautaire s’est maintenue, du moins sur les hauteurs, et tous les travaux qui s’y font doivent servir au profit commun. Notamment la distribution normale des eaux a été bien comprise et pratiquée par les communiers et se continue comme autrefois, même là où des prairies irriguées des pentes moyennes et inférieures ont été acquises par des

  1. Max. Kovalevsky, Geschichte der Zerstückelung im Kanton Waadt.