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diminution des ressources industrielles

que rivale. Il y a peu d’années encore, c’était une sorte d’axiome chez les économistes que l’île anglaise devait posséder la primauté industrielle, parce que ses mines de charbon, c’est-à-dire ses forces motrices, l’emportaient de beaucoup sur celles de toute autre contrée ; mais voici que tout est changé ! L’Angleterre ne vient plus en tête des nations pour la production de la houille[1].

Cl. Champagne.

le pont de la forth, vu du sud-est

L’écartement d’axe en axe des trois piles métalliques dont la médiane repose sur un îlot rocheux, est de 598 mètres ; avec les viaducs d’approche, la longueur du pont atteint 2 400 mètres.

Depuis l’année 1899, elle est dépassée par les États-Unis, qui, déjà en 1903, produisirent 120 millions de tonnes de plus qu’elle, et l’on prévoit qu’un jour ou l’autre l’Allemagne, puis la Chine la distanceront à leur tour comme pays charbonniers, puisque leurs mines sont en moyenne plus faciles à exploiter et que la main-d’œuvre y est moins coûteuse. L’Angleterre avait eu, par les roches de Cornwales, les monopoles miniers du cuivre et de l’étain, depuis longtemps perdus : celui de la houille, bien autrement important dans l’équilibre mondial, lui échappe à son tour. A elle seule, la Grande Bretagne avait la moitié de la production houillère de toute la planète, elle n’en a plus que le quart, avec tendance à constante diminution.

  1. Voir diagramme : Production de la houille, au chapitre L’Industrie et le Commerce.