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sainte alliance

d’une dette nationale, alors considérée comme formidable, de vingt milliards, et qui avait réduit plus d’un million d’hommes à une misère sans espoir, la Grande Bretagne s’était enfermée dans son « isolement splendide », tandis que les trois grandes puissances de l’Europe continentale, la Russie, l’Autriche, la Prusse, s’étaient étroitement rapprochées pour constituer la « Sainte Alliance » ; des formules mystiques indiquaient le caractère sacré de leur union. Les trois souverains se plaçaient sous la direction immédiate de Dieu, et, quoique représentant trois cultes différents, orthodoxie grecque, catholicisme latin, protestantisme, se laissaient également diriger par l’esprit de la Rome papale, par son intolérance religieuse : sous cette direction savante, ils voulaient rétablir à tout prix le « principe » d’autorité.

Cl. P. Lafitte et Cie.

congrès de vienne, 1814-1815.

Les deux grands hommes du Congrès étaient Metternich (assis à droite), auteur de la formule : « L’homme commence au baron », et Talleyrand (debout à gauche) : « La parole a été donnée à l’homme pour déguiser sa pensée ».

L’acte de la « Sainte Alliance ». préparé de novembre 1814 à juin 1815 par le congrès de Vienne, et signé à Paris le 26 septembre 1815 entre les souverains de la Russie, de la Prusse et de l’Autriche, déclarait que les trois signataires se considéraient comme « délégués par la Providence pour gouverner trois branches de la même famille », et cette famille,