Page:Reclus - L'Homme et la Terre, tome V, Librairie universelle, 1905.djvu/531

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
525
relations des russes et des chinois

les unes aux autres, et les Japonais qui s’introduisent en nombre dans ces terres conquises ont, grâce à leur culture supérieure, un très grand ascendant d’assimilation sur les populations natives Actuellement, le Japon travaille à obtenir le même résultat en Chine, même en se faisant instructeur et incitateur, en se rendant indispensable comme interprète de la civilisation d’Europe. Il cherche à s’accommoder si bien au nouvel ordre de choses qu’il puisse à l’occasion s’annexer facilement une bonne part de la Chine, ou s’unir avec elle en une confédération de l’Orient assez puissante pour contre-balancer les États de l’Occident.

Cl. P. Sellier.

école japonaise sous l’ancien régime.


Parmi les étrangers qui se précipitent maintenant vers la Chine, ce sont les Japonais qui sont en plus grand nombre, et c’est dans les écoles japonaises que se rendent surtout les élèves chinois pour étudier les sciences de l’Europe. Qui peut dire si, dans ces écoles, les jaunes de la Chine n’apprendront pas à devenir soldats comme le sont devenus les jaunes du Japon ? Il est malheureusement facile, par une éducation à rebours, de ramener un citoyen pacifique vers la vie brutale de l’animalité primitive, de changer des laboureurs en militaires. Les « Fils du ciel » disent de leurs soldats que ce sont des « tigres en papier », mais, si peu