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trakt et fleuves siberiens

plus complet permettront aux marins de traverser les banquises. Lorsque l’appel du commerce des fleuves sibériens aura rendu nécessaires les communications par la voie maritime, des équipages se trouveront poulies frayer.

Cl. Sochatchevski.

village d’usola, sur le trakt, près d’irkoutsk

Le trakt a perdu de son importance relative depuis la construction du chemin de fer transcontinental que les voitures parcourent actuellement en moins d’heures que les chars des caravaniers ne mettaient de jours autrefois, mais la route n’en est pas moins indispensable au trafic intermédiaire. Evidemment la vie se portera plus intense vers les villes qui jalonnent la voie nouvelle à une distance moyenne de relai, et qui, par une révolution presque soudaine, se trouvent entraînées dans l’aire d’attraction des grandes cités européennes. Un port de la Sibérie, Vladivostok, la « Dominatrice de l’Orient », sert officiellement de gare terminale sur le Pacifique au chemin de fer de l’Eurasie, mais une voie d’embranchement, qui est déjà devenue la ligne maîtresse, se ramifie vers le sud pour aller rejoindre le golfe de Pe-tchili et la mer de Corée, sous un climat plus bénin, où l’on n’a pas à redouter la fermeture des ports par les glaces de l’hiver. Dalniy, la « Lointaine », appropriée par la Russie durant sa courte période d’extension mandchourienne complète, Port-Arthur, à l’extrémité de la péninsule avancée