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impuissance de la perse

même raison qui, plus tard, leur fit prendre l’île de Malte, puis Aden et Perim, leur fit acquérir les actions du canal de Suez, leur dicta la bataille de Tell-el-Kebir, installa leurs régiments indiens au Caire, puis le long de la vallée du Nil, enfin à Berbera, sur la côte des Somal. A leur établissement de Bouchir succédèrent plusieurs autres, et l’on peut dire que maintenant le golfe Persique est une mer complètement anglo-indienne : le gouvernement de Téhéran, les petits sultans de la côte d’Arabie n’y commandent que de nom. En outre une compagnie britannique possède la ligne du télégraphe qui longe le littoral jusqu’aux possessions anglaises du Mekran et au port indien de Kuratchi. Par les marchés de Bassorah et de Mohammerah, de Koveït, ainsi que par la navigation de la rivière Karun, enfin par les opérations banquières de ses protégés, les Parsi, la Grande Bretagne dispose de tout le commerce méridional de l’Iran. Nulle atteinte ne lui serait plus sensible qu’une tentative de concurrence à son monopole commercial aux bouches de l’Euphrate, et c’est avec une véritable rage qu’elle accueillit les projets de l’Allemagne sur le chemin de fer du Bosphore à Bagdad et Bassorah.

Cl. du Géogr. Journal.

daliki, sur la route de bouchir à chiras
d’après une photographie de P. Molesworth-Sykes.

De leur côté, les Russes sont maîtres dans l’autre partie de la contrée limitrophe de leur territoire transcaucasien et transcaspien. Il y a long-