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européanisation du maroc

du Maroc s’accompliront d’autant plus vite qu’elles seront aidées par la construction des voies ferrées. A cet égard, le chemin de fer qui se poursuit jusque dans le désert, à Figuig et au delà, a déjà fait merveille. Les gens des oasis, que les brutalités militaires avaient d’abord initiés à la guerre, se laissent volontiers séduire par les appâts d’un trafic fructueux, et c’est maintenant à revers, par-dessus les cols du Grand Atlas, que se fait l’investissement commercial du Maroc.

Cl. J. Kuhn, édit.

une rue de laghouat


Mais la principale porte d’accès qui donne entrée dans l’empire d’Occident est, du côté de la frontière algérienne, l’avenue large qui s’ouvre par Oudjda, dans la direction de Fez, entre les monts du littoral de l’Atlas proprement dit. Le va-et-vient des migrations et du commerce s’est toujours fait par cette vallée médiane, et c’est là que devra passer forcément la continuation du chemin de fer longitudinal de la Maurétanie, entre le golfe des Syrtes et l’Atlantique : c’est donc par l’intérieur des terres, parallèlement à la côte, que se développe l’axe normal du mouvement humain, la voie historique des Berbères et des Romains, des Vandales et des Bysantins, des Arabes et des Français. De même qu’en Tunisie, la côte méditerranéenne est au