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l’homme et la terre. — latins et germains

peut-être se rappelle-t-il instinctivement les jours du moyen âge, avant l’atroce Simon de Montfort, quand les gens de la langue d’oc, Albigeois et autres, avaient amplement conscience de la supériorité de leur civilisation, comparée à celle des Barbares du Nord. Peut-être quelques Méridionaux arrivent-ils même, sans trop s’en rendre compte, avec un sentiment de vengeance. Les grands parleurs d’entr’eux viennent déployer leur tonnante éloquence comme en pays conquis.

Cl. J. Kuhn, édit.

la grotte de lourdes

Phénomène qui peut sembler bizarre, et qui cependant est une conséquence naturelle de l’oppression, çà et là victorieuse, que les envahisseurs du Nord firent jadis subir aux populations méridionales, celles-ci réagissent maintenant contre les septentrionaux suivant un mode très complexe. Tandis qu’il y a six cents ans, elles représentaient sans contredit la partie la plus avancée de la nation, leur action se complique de nos jours d’éléments régressifs très puissants. A côté d’une majorité d’électeurs dont la couleur politique est dénommée