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fédération des grecs

réveille point leur initiative. La cause en est, dit Philippson[1], à l’ancienne domination de Venise qui interdisait tout trafic non réglementé par elle à son exclusif profit.

Cl. J. Kuhn, édit.

le port de gênes

De même que la Grèce, l’Italie est fort inégale par le développement de ses diverses parties. Le contraste est si grand entre la moitié septentrionale de la Péninsule et la moitié méridionale qu’il a pu être considéré par nombre d’italiens comme l’opposition normale de deux nations, enfermées dans un même cadre géographique mais restant moralement étrangères l’une à l’autre. Le fait est que la plupart des Napolitains et des Siciliens sont portés à se croire des peuples vaincus réunis par force aux « Piémontais » ou « Continentaux ». A tous les points de vue l’évolution diffère. Tandis que dans le nord, Milan, Turin, Gênes participent au mouvement intense de la vie européenne et que Florence reprend la vie d’art et de beauté qu’elle eut à l’époque de la Renaissance, Naples est en voie de se laisser distancer et de perdre même la primauté purement matérielle que lui donnait le nombre des habitants ; quant au

  1. Petermann’s Mitteilungen, Ergänzungsheft.