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l’état et l’église

que se soient montrés tels et tels individus, si énergiquement que leur vouloir ait pénétré dans le chaos des choses, pourtant ni Mirabeau ni Danton, ni aucun autre n’eussent rien fait sans la pression d’en bas, sans la poussée des mille clubs, des assemblées pullulantes qui partout se formaient, se groupaient, se fédéraient, aidant à composer, à renouveler, à ranimer les assemblées plus nombreuses, plus rapprochées du pouvoir.

Cabinet des Estampes.

les chevaliers du poignard
désarmés en présence de Louis XVI (Février 1791).


Les fédérations entraînaient les clubs, et ceux-ci les grands corps délibérants. Les Cordeliers, les Jacobins préparaient, décidaient d’avance ce que la Commune de Paris, la Constituante, la Convention décrétaient ensuite. C’est ainsi que la population française que soulevait l’enthousiasme révolutionnaire prenait part, avec ou sans mandat, aux délibérations communes.

A la guerre civile qui se préparait, allumée par les prêtres, et dont les premiers brandons faisaient naître parfois des incendies, menaçait de s’ajouter la guerre étrangère, d’autant plus redoutable que l’armée était encore commandée par des nobles, ennemis plus ou moins déguisés de