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quartiers est et ouest

comme tous les organismes, tend à mourir. Obéissant aux conditions du temps, elle se trouve déjà vieille quand surgissent d’autres cités impatientes de vivre à leur tour. Sans doute, elle garde quand même quelques conditions de durée, grâce à la force d’inertie commune de ceux qui l’habitent, grâce à la routine et à la puissance d’appel que tout centre exerce sur le cercle des alentours ; mais, sans compter les accidents mortels qui peuvent frapper les villes aussi bien que les hommes, chaque personne urbaine ne se rajeunit, ne se refait incessamment qu’à la condition de dépenser une somme d’efforts de plus en plus considérable, et, souvent, elle recule devant cette nécessité constante. La cité doit élargir ses rues et ses places, rebâtir, déplacer ou raser ses murailles, remplacer de vieilles constructions, sans objet désormais, par des édifices répondant à ses besoins nouveaux.

Cl. J. Kuhn, édit.

un coin de la haute ville de carcassonne

Tandis qu’une ville d’Amérique naît tout accommodée à son milieu, Paris, vieilli, encombré, encrassé, doit se reconstituer tous les jours, et, dans la compétition des existences, ce labeur continu lui crée une très grande infériorité vis à vis des cités nouvelles comme New-York