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l’homme et la terre. — répartition des hommes

qui bordent les Carolines, le long de l’Atlantique, ne donnent accès, entre Norfolk et Wilmington, qu’à de pauvres bourgs entretenant à grand’peine un dangereux trafic. En d’autres régions côtières, les îles et les îlots, les rochers, les promontoires, les presqu’îles, multipliant les mille déchiquetures et entailles des N° 486. Côte déserte.
escarpements, empêchent également la naissance des villes, malgré les avantages que présentent les eaux profondes et bien abritées. La violence d’une nature trop tourmentée ne permet qu’à un petit nombre d’hommes de s’y grouper à l’aise. Les sites les plus favorables sont ceux où la côte, sous un climat tempéré, est accessible à la fois du dehors et du dedans aux véhicules de toute sorte, navires et chariots.

Par contraste avec la côte rectiligne des Landes, presque dépourvue de villes et de villages, on peut citer le littoral de la Méditerranée languedocienne entre le delta du Rhône et la bouche de l’Aude. Dans cette région, les centres de population considérables se rapprochent davantage qu’ils ne le font en moyenne dans le reste de la France, bien que la densité kilométrique des habitants ne dépasse point la normale de l’ensemble du territoire. La raison de ce collier de villes doit être cherchée dans la disposition géographique de la contrée. La route que suivaient les hommes d’Italie pour se rendre en Espagne ou en