Page:Reclus - L'Homme et la Terre, tome V, Librairie universelle, 1905.djvu/322

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
317
pas de calais

frayeur, interdirent absolument la continuation du travail : la pensée que des régiments d’envahisseurs pourraient un jour émerger de par-dessous la mer leur apparut comme une effroyable vision.

N° 479. Voyageurs traversant la Manche et la frontière franco-belge.

En réalité, le contraste est moindre que celui qui ressort des chiffres ci-dessus, fournis par les compagnies de l’Ouest et du Nord. Par les ports bretons, par Saint-Malo et Granville, avec escale aux îles Normandes, par Dunkerque vers les ports anglais et écossais de la mer du Nord, il se produit un certain mouvement qui viendrait s’ajouter à celui qu’indique le diagramme.

D’autre part la voie ferrée directe Paris-Cologne-Berlin-Saint-Péterbourg traverse la Belgique et son trafic charge indûment les courbes supérieures.

Il est remarquable que, année après année, le nombre des voyageurs entrant en France par la frontière du nord soit plus élevé que celui de ceux qui en sortent. Pour le mouvement anglo-français, les renseignements fournis ne permettent pas de voir s’il en est de même.


Sans doute, cette crainte est puérile, mais elle est basée sur les avantages incalculables qu’a valus à la Grande Brelagne sa position purement insulaire. Pourtant il est certain que, grâce à ce chemin nouveau reliant matériellement l’ile anglaise à son ancien continent, Londres aurait vu décupler annuellement le nombre de ses visiteurs européens, et la