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pactes d’amitié locaux

forer les montagnes sans garnir de fortifications les approches des souterrains.

Cl. J. Kuhn, édit.

la falaise de shakespeare, à deux kilomètres à l’ouest de douvres

Evidemment, les vrais intérêts locaux ne peuvent être compris par des administrations lointaines vivant en de grandes cités où rien ne rappelle les pâturages, les forêts, les sites de la montagne. Autrefois, toutes les communes des deux versants, le long des Pyrénées, de même que sur les plateaux de la péninsule espagnole, étaient liées par des facieres, mot que l’on écrivait aussi paseries, comme s’il était dérivé de paix, et ces contrats stipulaient, pour une période variable de dix, neuf, sept ou cinq ans, des pactes d’amitié, valables même en temps de guerre : « Les habitants des montagnes et vallées françaises et espagnoles pourront commercer, communiquer avec leurs voisins et faire l’échange de leurs marchandises comme en temps de paix. Et les bestiaux desdits pays pourront pâturer dans toutes les parties de la montagne comme en temps de paix. Telles étaient les conventions expresses des facieres, signées par les délégués des communes au nom de leur « souveraineté