Page:Reclus - L'Homme et la Terre, tome V, Librairie universelle, 1905.djvu/293

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
288
l’homme et la terre. — internationales

putent les trésors du monde, ils ne sont pas encore les maîtres ; chaque jour voit des conflits se produire entre eux et les multitudes de travailleurs qu’ils emploient. C’est que la contradiction économique est absolue entre le Capital et le Travail. Tandis que le premier a pour tendance naturelle de réduire en esclavage tous ceux qui peinent à son service, le second ne peut que péricliter, s’avilir, sombrer dans la basse routine s’il n’est libre, spontané, joyeux, créateur de force personnelle et d’initiative. La conciliation de ces deux contraires, quadrature du cercle que cherchent de bonnes âmes, est impossible, mais, à chaque nouvelle lutte, le résultat donne lieu à des transactions temporaires qui, s’il y a progrès, se rapprochent graduellement de la justice, comportant la libre participation de tous les hommes au travail, à ses produits et aux merveilles qu’il découvre.

Tel est l’idéal de la société. Etudions l’état actuel, des choses pour voir si, dans sa marche aujourd’hui si rapide, l’humanité se meut dans la direction voulue.