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unité de l’italie

foule d’ambitieux, princes, généraux, diplomates, orateurs, la poussée libérale d’en bas donna tout d’abord à la situation un caractère presque républicain : on se débarrassa des jésuites, on supprima les biens de main morte, on proclama l’entière liberté de la presse et de renseignement ; même l’octroi des villes, ce chancre de la vie nationale, fut aboli, et l’on reconnut à chaque citoyen de vingt-cinq ans le droit de suffrage. La République eût été certainement instituée en Espagne si l’Etat n’avait eu ses deux parasites, l’armée et la flotte, et s’il n’avait été lui-même le parasite de ses colonies lointaines, les Philippines et les Antilles.

Cl. P. Sellier.

vue du vatican et de ses jardins

Cuba, « la perle antillienne » par excellence, s’était révoltée en même temps que la métropole et, comme l’Espagne, revendiquait son indépendance, tout en cherchant à se débarrasser de sa périlleuse institution, l’esclavage des noirs, gage certain de révolutions et de tueries futures. Mais il y avait trop d’argent à gagner dans les riches plantations pour que les avides fonctionnaires et les aventuriers d’outre-mer ne missent tout en œuvre pour réprimer l’insurrection cubaine et maintenir la servitude des Africains : d’éloquents discours sur l’honneur national