moins de 220 millions d’habitants. Mais comment une responsabilité prise de si loin et en parfaite ignorance de cause aurait-elle pu s’appuyer sur une gérance vraiment honnête et scrupuleuse des intérêts de ce peuple immense ? D’abord, c’eût été une singulière illusion de croire que la nation anglaise elle-même pouvait prendre, en franche solidarité, la défense de populations asiatiques dont les mœurs sont si différentes des siennes.
Document communiqué par Mme Massieu.
Petits bourgeois et multitudes de prolétaires commençaient à peine de s’agiter pour leur propre libération ; non encore arrivés au sentiment de sympathie qui eût du les rattacher à leurs frères irlandais du Royaume Uni, on ne pouvait espérer qu’ils sentissent les injustices commises contre les Hindous comme celles dont ils étaient les victimes. C’est à la caste politique supérieure qu’ils s’en remettaient du bon gouvernement de ces colonies lointaines, et, dans cette caste on déléguait naturellement le souci des choses de l’Inde à quelques spécialistes, c’est-à-dire aux personnages mêmes que leurs fonctions de