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armée de frédéric guillaume Ier

s’emparant de la belle Silésie, qui avait précisément cet avantage d’un rendement fructueux et qui promettait de compléter élégamment le royaume par le haut bassin de l’Oder et la frontière naturelle des Sudètes.

N° 414. La Prusse au dix-huitièms siècle.

A l’avènement de Frédéric II (1740), la Prusse était formée de morceaux disjoints : le grand duché de Prusse, autour de Konigsberg, la Poméranie et le Brandebourg, le duché de Magdebourg, la principauté d’Halberstadt, puis les districts de Cottbus, Halle, Lippstadt, Minden, Lingen, Bielefeld, Unna, Clèves et quelques autres, puis Herstal (1732−1740), Turnhout (1732−1753) et Montfort (1732 1754), enfin la principauté de Neuchâtel (1707−1807).

Frédéric occupa la Silésie en 1742, sous prétexte de droits sur plusieurs villes (Liegnitz, Oderberg, etc.), puis, en 1772, réunit les deux fractions principales du royaume par l’acquisition de la basse Vistule, de Seeburg à Czarnikov. Le district d’Emden échut à la Prusse et le duché de Mansfeld, près de Halle, en 1780.

Le successeur de Frédéric ajouta à ses domaines, les territoires de Baireuth et d’Ansbach (1792), Dantzig (1793) et partie de la Pologne, de Posen à Bielostok (1793 et 1795).


Les arguments ne manquent jamais aux conquérants, et Frédéric avait généralement comme bonne raison la force agressive de son armée. Non encore aguerri lui même, il débuta par un incident ridicule, puisqu’il s’enfuit du premier champ de bataille, se croyant vaincu alors que ses troupes étaient victorieuses ; mais il s’habitua vite au sifflement des balles, et bientôt la Silésie arrachée à l’Autriche agrandit la Prusse