qu’elle sut utiliser en accueillant largement les protestants fugitifs. Plus de quinze mille Français se prévalant de l’édit de Potsdam mirent au service de l’Allemagne leur intelligence, leur instruction, leurs industries : du coup l’équilibre des forces vives se trouva déplacé en Europe. La Prusse, et notamment la ville de Berlin, gagna ce qu’avait perdu la France.
Cl. J. Kuhn, édit.
Et non seulement des protestants introduisaient leurs professions et leurs métiers en Allemagne, ils surent y créer des entreprises entièrement nouvelles, grâce à l’esprit d’initiative qu’ils avaient à développer forcément sous peine d’humiliation et de misère : il leur fallait accommoder leurs capacités diverses à un milieu dont les conditions différaient entièrement de celles qui leur étaient familières. Ainsi de très sérieux progrès dans le travail et les procédés scientifiques compensèrent, au profit du Brandebourg et de l’Europe en général, les pertes énormes subies par les districts protestants français.