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guerres de louis xiv

leurs voisins occidentaux en une même communauté nationale s’ils avaient été sûrs de conserver les franchises locales, dont ils étaient justement fiers et qui avaient valu son nom glorieux à leur patrie. Une autre force d’attraction, provenant aussi du voisinage et de la ressemblance due à des institutions analogues, tendait à rattacher la Franche-Comté aux cantons « libres » de la Suisse ; mais, à cette époque, les États confédérés n’offraient point un exemple à suivre.

Gravure extraite de Sites et Monuments de France.

franche-comté. — la source du lison


La vente des jeunes hommes à titre de mercenaires avait avili la nation, et les bourgeois des villes, en privant les paysans des terres communales, les forçaient à la servitude. Il en était résulté, en 1653, de sanglantes révoltes qui furent réprimées avec la même cruauté que le soulèvement des paysans d’Allemagne l’avait été un siècle auparavant. La « Comté » n’aurait donc pu trouver d’appui dans les cantons suisses pour maintenir son indépendance après la retraite des armées espagnoles, en 1674, lorsqu’elle fut sollicitée par la monarchie française. En fait, l’occupation se fit en quelques jours, presque sans lutte, et fut définitive.