du moins dans sa première phase religieuse. Dans la péninsule Ibérique, le catholicisme avait triomphé d’une manière absolue, écrasant en même temps que le libre examen toute initiative individuelle et collective. En Grande Bretagne le phénomène inverse s’était produit : là l’Eglise romaine avait été vaincue par les sectes protestantes et une nouvelle ferveur religieuse s’emparait des âmes. La France, entre ces deux extrêmes, n’avait pas eu de solution précise dans l’un ou l’autre sens, mais le résultat définitif, avec des atténuations, était bien la victoire de Rome. Un mouvement analogue à celui des grandes contrées de l’ouest avait eu lieu dans les Pays Bas, où les régions du midi c’est-à-dire la Belgique, restaient sous le joug imposé par Philippe II, tandis que les Provinces Unies sauvegardaient en même temps leur foi, religieuse et leur liberté politique. Ainsi que le fait remarquer Taine, la crise de la Renaissance avait renouvelé le christianisme dans les pays du Nord, au lieu d’émanciper l’esprit comme en pays latin.
Cl. J. Kuhn, édit.
En Allemagne, l’équilibre était encore instable entre les deux religions en lutte. Les conventions et les traités de paix signés par les confessions rivales n’étaient sincères d’un côté ni de l’autre, et la désunion des sectes protestantes, calvinistes, luthériennes compliquait encore la situation en permettant aux habiles de nouer tout un réseau de machi-