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côtes de l’angleterre

étaient comme les tentacules avancées de Londres, se trouvaient être les havres le plus rapprochés du continent, ceux dont les marins, pouvaient cingler le plus rapidement vers les côtes de la Normandie ou des Flandres. La vie appelant la vie, toute la poussée de l’Angleterre devait agir dans cette direction ; l’appel de la civilisation continentale obligeait la nation à concentrer dans cette région du littoral tout ce qu’elle avait de force, non seulement pour recevoir, mais aussi pour réagir et pour attaquer.

Cl. J. Kuhn, édit.

estuaire de l’avon, en aval de bristol


A la fin du seizième siècle, le cours des événements n’avait certainement pas fait disparaître cette attraction que le continent exerce sur l’archipel britannique, mais celui-ci, ayant plus solidement constitué son individualité dans toutes ses parties, avait pris une vitalité générale qui, tout en se manifestant spécialement vers la pointe sud-occidentale de l’île où se trouvait la capitale, se produisait également, quoique à un moindre degré, sur tous les points du territoire. Près de l’extrémité sud-occidentale du royaume, Plymouth était devenue le grand port de guerre et des lointaines expéditions navales, tandis que, sur la côte de l’ouest, Bristol, si bien située sur un estuaire que remonte chaque jour une très haute marée, n’était plus seule à profiter des marchés d’outremer offerts aux ports anglais par la découverte du Nouveau Monde,