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civilisation pré-colombienne

sement prospéré. Ils se disaient déchus, et à bon droit, mais peut-être n’en voyaient-ils pas la vraie cause : une évolution analogue à celle qui s’était accomplie en Europe aurait pu être observée dans le Nouveau Monde ; les classes parasitaires des maîtres temporels et spirituels, souvent en lutte pour la conquête du pouvoir, mais plus fréquemment encore unis contre le peuple et le réduisant à l’état de parfait esclavage, avaient presque entièrement achevé leur œuvre d’asservissement, et toute initiative avait disparu chez les individus : les sujets, transformés en une foule sans ressort, sans force de résistance, n’avaient plus l’énergie nécessaire pour rejeter dans la mer « ces fils de l’Océan » qui leur apparaissaient soudain : à peine avaient-ils la force de s’émerveiller à la vue de ces étrangers dont la peau était de nuance moins foncée que la leur, qui étaient autrement vêtus et lançaient la flamme et la mort avec un tube d’acier.

Cl. Sellier.

différents moyens qu’emploient les indiens pour traverser les rivières
D’après un ouvrage du seizième siècle.

Cependant il fallut deux années d’efforts à Fernando Cortez pour