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extermination des indiens

d’individus — vivant d’ordinaire dans les barahaques ou maisons communes. Comme les Chinois, ils avaient appris à domestiquer des animaux pour la pêche, retenant au moyen d’une corde un poisson à
Musée d’Ethnographie du Trocadéro.
cortez donnant des esclaves à manger à ses chiens
ventouses, le fameux pegadon (Echepeis naucratis) ; qu’ils lançaient contre la tortue franche et ramenaient dans leur barque avec sa victime[1].

De même que le continent du sud, celui du nord américain ne pouvait fournir de sol favorable à l’éclosion d’une civilisation prospère que dans la moindre partie de son étendue. Les côtes du Groenland, celles de l’Archipel polaire hébergeaient seulement quelques pêcheurs clairsemés, et ceux-ci n’eussent même pu résister aux causes de désagrégation et de mort s’ils ne s’étaient entraidés contre le mauvais sort par la plus étroite solidarité. Dans l’épaisseur du continent, les interminables plaines glacées du « grand Nord », où ne croissent même plus les arbres nains, sont parcourues, il est vrai, par de rares tribus d’indiens, qui se nourrissent d’animaux broutant la mousse, mais c’est merveille de voir des hommes

  1. Felipe Poey, Memorias sobre la historia natural de la Isla de Cuba.