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renaissance en france

décerné le titre de « Protecteur des sciences et des arts » au roi François Ier, mais il est bon de savoir que, par ses lettres patentes du 13 janvier 1534, ce personnage déclarait vouloir supprimer l'imprimerie[1]. « Dans sa singulière affection pour l’accroissement des belles lettres et estudes », il avait tout d’abord exemple de divers
Cl. J. Kuhn, édit.
chateau de blois. aile de françois ier
le grand escalier
impôts et du service militaire les vingt-quatre imprimeurs-libraires de Paris ; mais, cédant aux plaintes intéressées des docteurs en Sorbonne, il menaça « de la hart quiconque désormais imprimerait ou ferait imprimer dans son royaume ». Pourtant, sur les remontrances du Parlement, « douze personnages bien qualifiés et cautionnés » furent autorisés à imprimer les livres « approuvés et nécessaires au bien public »[1].

Par une singulière ironie des choses, la période de la Renaissance en Europe coïncida pour l’Espagne avec une soudaine et lamentable déchéance. L’Église catholique triomphante, hiérarchie puissante qui se rattachait officiellement à Rome mais qui agissait en autocratie parfaite, sans autre but que la défense de son pouvoir absolu, était devenue la dominatrice universelle et travaillait graduellement à s’asservir la royauté même, à la rendre impuissante par le réseau du cérémonial et de

  1. a et b Pierre Margry, Navigations françaises.