avait toujours gardé le sens de la beauté, ou plutôt il avait toujours reflété le charme et la grâce de la nature environnante. Les paysages si aimables de la Toscane, du Lucquois, de l’Ombrie, avec la ligne pure de leurs collines, leurs bosquets, leurs rivières, leurs villages roses, la riche variété de leurs cultures, le contraste du vert tendre et des cyprès noirs, puis les forêts bruissantes des hauts Apennins, et par delà les plaines padanes à l’inlassable fécondité, les avant-monts fleuris des Alpes, ce merveilleux ensemble aux couleurs changeantes, du printemps à l’hiver et de l’hiver à un nouveau printemps, tout cela se retrouve dans le caractère du peuple, gai, dispos, spirituel, aimant, délicieusement artiste.
Cl. J. Kuhn, édit.
« Joacbim de Flore aimait la nature et savait la regarder ; un jour qu’il prêchait par la pluie, les nuages s’entr’ouvrirent soudain et un joyeux rayon illumina l’église. Le prédicateur s’arrête, salue le soleil, entonne le Veni Creator et sort avec son troupeau pour contempler la campagne souriante »[1]. Alberti, humaniste s’il en fut, dont la douceur
- ↑ Arvède Barine, L’Italie Mystique.