Page:Reclus - L'Homme et la Terre, tome IV, Librairie universelle, 1905.djvu/31

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
15
liberté des vallées basques

chacune d’elles était pour ses habitants peu nombreux une sorte de prison où les souverains de la plaine basse pouvaient facilement les bloquer. L’unité politique n’aurait pu naître d’une série de vallées aussi nettement isolées les unes des autres et relativement si petites en comparaison des grands bassins fluviaux qui les limitent au nord et au sud, la Garonne et l’Aude, l’Ebre et le Sègre.

N° 320. Pays Basque.

La ligne de traits interrompus limite le territoire en dehors duquel on ne parle que français ou castillan.

Les « Trois Provinces » sont Guipuzcoa, Viscaya et Alava ; mais elles ne contiennent que les trois cinquièmes des populations basques : la Navarre et le pays basque français (Labourd, Basse Navarre, Soule) fournissent chacun un autre cinquième. En tout, 500 000 ou 550 000 personnes utilisent l’euscaldunac.

Dans le pays basque, au contraire, les montagnes n’étaient pas assez hautes pour rendre les communications difficiles entre la France et l’Espagne, entre la mer et la dépression de l’Ebre. Les trois provinces vascongades « n’en font qu’une », ainsi que l’exprime le mot symbolique de la fédération, Irurat-bat : souvent aussi elles se sont unies spontanément à la Navarre. Mœurs, passions politiques et la langue même, en ses divers dialectes, se sont conservées en évoluant d’une manière indépendante. Autrefois les Basques furent assez forts pour résister avec le même succès.