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renaissances successives

C’est en Italie surtout que l’évolution de la science et de l’art, suivant des voies nouvelles, se manifesta d’une manière assez puissante pour mériter le nom de « Renaissance » : on l’a même résumée par le mot de « quattrocento », s’appliquant à tous les progrès de l’esprit humain qui se sont accomplis spécialement en Italie pendant le cours du xve siècle[1].

Cl. J. Kuhn, édit.

venise. — piazzetta.

Au fond Saint-Marc, à droite le Palais des Doges, à gauche le Campanile (écroulé) et la Libreria de San Sovino, un des plus purs monuments de la Renaissance.

À cette époque, la commune italienne disparaissait, remplacée partout par le gouvernement d’un seigneur : une seule ville conservait sa forme républicaine, Venise, que les lagunes séparaient de la terre ferme et à laquelle les conditions tout à fait spéciales de sa politique étrangère créaient une vie complètement différente de celle des autres cités italiennes.

Les causes de la décadence et de la ruine définitive des communes d’Italie ne sont que trop évidentes. Se partageant en castes ennemies, chacune d’elles consume ses forces en luttes intestines et, toujours, la

  1. Philippe Monnier, Le Quattrocento, Essai sur l’Histoire littéraire du xve siècle italien, 2 vol.