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doublement du cap des tempêtes

encore, celle des Indes Occidentales, ou mieux, du « Nouveau Monde ", s’accomplit à la gloire de l’Espagne.

A la fin du quinzième siècle, cinq cents années après les voyages de Bjornis et de Leif Erikson, la redécouverte de ce monde occidental
paolo del pozzo toscanelli (1397-1482) et
marsilio ficino (1433-1499),

d’après le tableau de G. Vasari à Florence.
et la prise de possession géographique de la terre entière étaient devenues des événements nécessaires, inévitables. Tous les esprits des penseurs pressentant et préparant l’avenir hâtaient déjà l’œuvre de la civilisation et les cartographes prenaient les devants en construisant des globes planétaires sur lesquels ils dessinaient les limites supposées des terres et des mers, soit d’après la tradition de Plolémée, soit d’après les récits et légendes des marins ou leurs propres caprices. Les plus fameux de ces globes, ceux du Slavo-Germain Martin Behaim et du Florentin Toscanelli, exercèrent, nous dit-on, une influence décisive sur la résolution de Colomb et d’autres explorateurs. La science prenait possession de la Terre, même avant de la connaître : elle prescrivait d’avance à ses ouvriers le travail qu’il leur restait à faire.

L’œuvre d’expansion de l’Europe aux autres continents se poursuivait d’une manière inégale, avec ou sans méthode, suivant les individus et les milieux politiques et sociaux. Les légendes les plus diverses relatives aux voyages des marins vers les mers occidentales, les noms de