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déplacement des centres de commerce

de l’île Kaïs s’élevait une capitale bruyante, Harira, entourée de palmeraies, de jardins et de vergers. Mais sa prospérité ne dura guère qu’un siècle et, en 1320, l’île de Kaïs, complètement appauvrie, tomba sous la dépendance d’Ormuz, ville située en dehors du golfe Persique, mais à son entrée même, dans la manche qui l’unit au golfe d’Oman. Ce grand marché, qui d’abord se trouvait sur le continent, non loin de l’endroit où se groupent actuellement les maisons de Bandar Abbas, était déjà, lors de la ruine de Kaïs, transféré dans un îlot voisin du littoral, et c’est là que s’entassèrent les richesses des Indes et de l’Orient lointain, au profit des marchands arabes, jusqu’à l’époque où les Européens ayant pénétré directement dans l’Orient Indien, tout l’équilibre du monde se trouva changé[1].

Document communiqué par Mme Massieu.

intérieur de la tombe de tamerlan au vieux samarkand

De l’autre côté de l’Iranie, à l’Occident, les Mongols avaient également ravagé la contrée et travaillé de leur mieux à l’extension du désert dans la Mésopotamie, privée de ses canaux ; mais les montagnes de l’Arménie, de la Syrie, de l’Asie Mineure n’avaient pu leur convenir, et leurs

  1. Arthur W. Stiffe, Geographical Journal, June, 1896, p. 644 et suiv.