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communications maritimes

arabes qui décrivent la Terre à l’époque où se fit la grande expansion religieuse de leur race parlent surtout d’un certain Suleïman, habile navigateur, qui traversa successivement les « sept » mers pour gagner un port de la Chine méridionale : les sept mers sont faciles à retrouver, grâce aux points de repère que marquent les îles et les détroits ; Ceylan et Sumatra sont évidemment les premières étapes au delà desquelles les eaux de la mer intérieure, rétrécie par les nombreux archipels de l’Insulinde, se divisent en de nombreux bassins. Dès la fin du huitième siècle, les annales mentionnent l’arrivée régulière des marchands arabes dans le port de Gampon, que l’on croit avoir disparu sous la violence répétée du mascaret ; cependant une ville murée, qui porte le même nom sous la forme de Kamp’u, se voit encore sur la rive septentrionale de la baie de Tche-kiang ou Hang-tcheou : c’est bien dans la même région du littoral chinois que n’a cessé de se maintenir depuis cette époque le centre d’attraction du commerce de l’Extrême Orient. La visite des Arabes, suivie plus tard de celles des marins occidentaux, fut le point de départ de relations constantes qui rattachèrent la Chine au reste du monde et préparèrent la future solidarité des hommes.

travail de la soie, teinture

L’empire du Milieu était alors bien certainement le pays du monde