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l’homme et la terre. — mongols, turcs, tartares et chinois

historique finirent par livrer la plupart des groupes à la mentalité ambiante du monde chinois, excepté là où l’arrivée des Musulmans permit aux Juifs délaissés de se rattacher par la conversion à la religion plus puissante des monothéistes de l’Islam : ceux-ci, visiteurs fréquents des cités du littoral chinois, ou bien immigrants venus par terre dans le Yunnan ou le Kansu, constituaient, et constituent encore par leur propagande, un élément religieux de grande importance dans l’ensemble de la population chinoise[1]. Le nom chinois de Hoï-hoï, désignant les anciens Ouïgour, aujourd’hui disparus, prouve qu’ils sont connus depuis douze cents ans au moins dans la Chine occidentale.

travail de la soie, décoconnage

De ce côté, ce sont surtout des Turcs qui furent les porteurs de la foi mahométane, tandis qu’au sud-est et à l’est, ce furent les marchands arabes. Déjà, bien avant l’hégire, des marins du Yemen et de l’Hadramaut cinglaient vers les mers orientales de l’Asie, poussés par les moussons : d’après le témoignage de Cosmas Indicopleustes, le commerce de la soie n’aurait jamais été interrompu par les routes de la mer, et les Arabes en furent toujours les intermédiaires. Les premiers géographes

  1. Voir Carte en couleurs N° VI.