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l’homme et la terre. — mongols, turcs, tartares et chinois

autre qu’une formule des anciens cultes génésiaques, tel celui de Siva.


Cl. Giraudon.Musée Guimet.
divinité bouddhique sur la fleur de lotus
Bois doré du xiie siècle.
D’après la légende, la montagne d’Omei, qui se dresse dans le Szetchuen occidental, à l’un des angles du plateau central de l’Asie, aurait envoyé de sa plate-forme suprême, haute de 3 380 mètres, les missionnaires qui convertirent la Chine au bouddhisme. Mais les monastères qui se succèdent de terrasse en terrasse sur les pentes de la montagne sacrée, reliés les uns aux autres par des escaliers que gravissent péniblement les pèlerins infirmes ou malades, appartiennent certainement à l’époque de la domination des prêtres, non à celle de l’enthousiaste propagande. Ces monuments grandioses, qui hébergent toutes les divinités locales, indiquent au moins le foyer le plus intense de la foi bouddhique dans la Chine proprement dite, en dehors du Tibet et de la Mongolie.

C’est non loin de là, près de Kia-ting, au confluent du Min-kiang et du Tong-ho, que l’on a sculpté, il y a plus de onze cents ans, un rocher, de 120 mètres de hauteur, en un Buddha sublime, assis entre les deux courants, la tête au niveau du plateau voisin et les pieds baignant dans les eaux. L’image avait été primitivement peinte, ornée de stucs et de poteries ;