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musulmans et chrétiens

musulmans, d’après les chances du butin. Il « faisait métier d’enchainer les prisonniers, de raser les forteresses », au profit de l’un ou de l’autre maître, torturant les captifs, les brillant à petit feu, les faisant déchirer par ses dogues, non pour les convertir à une foi quelconque, mais pour les forcer à révéler les cachettes où se trouvait leur or.

Cl. Kuhn, édit.

rocher de dumbarton, sur la clyde.

Lorsque les Anglais envahissaient l’Ecosse, ils se contentaient généralement d’occuper quatre points fortifiés commandant l’isthme : les rochers volcaniques de Dumbarton et d’Edimbourg, la colline de Stirling et un fortin près de Borrowstoness (Bo’nes).


D’ailleurs, le nom de Cid, — en arabe Sidi, « Seigneur », qui lui est resté, est la désignation sous laquelle le connaissaient ses alliés musulmans. Désormais, l’histoire de ce bandit est bien connue[1], mais il faut dire que les documents déjà utilisés par les historiens antérieurs s’exprimaient uniformément dans le même sens ; seulement on ne voulait pas y croire, tant il semblait téméraire de combattre la légende accréditée. Triste civilisation relative que celle dans laquelle un Cid Campeador peut concentrer en lui, comme un soleil, tous les rayons de l’admiration d’un peuple !

  1. Reinhart Dozy, Histoire des Musulmans d’Espagne.