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munié (1222), peu de temps avant son départ pour la Terre Sainte. Il y fut plus heureux que beaucoup de ses prédécesseurs, puisqu’il entra a Jérusalem, mais ses succès ne lui servirent de rien auprès des papes, qui devenaient de plus en plus exigeants. L’empereur est à nouveau excommunié en 1239 et meurt en 1250, inconnu de la plupart de ses sujets et rejeté de beaucoup d’autres.

Conrad IV (1250−1254), son fils, eut à peine le temps de conquérir l’Italie, et son petit-fils Conradin, né en 1262, disputant Naples à Charles d’Anjou, créature du pape, est pris et exécuté à seize ans. Crime auquel répondirent les Vêpres siciliennes quelque vingt ans plus tard.

Les papes antagonistes des Barberousse sont Adrien IV (1154−1159), Alexandre III (1159−1181), puis, pendant les dix années suivantes, Luce III, Urbain III, Grégoire VIII et Clément III. Innocent III (1198−1216) est le contemporain de l’empereur Othon IV. Honorius III et Grégoire IX (1227−1241) sont les premiers adversaires de Frédéric II, puis Célestin, Innocent, Alexandre, Urbain et Clément, tous quatrièmes du nom, assistent à la fin des Hohenstaufen.

Les Albigeois sont excommuniés en 1179 et les persécutions commencent. En 1208, l’assassinat du légat qui présidait aux auto-da-fé donna prétexte à la croisade. Béziers fut prise en 1209 (60 000 victimes), le Nord vainquit le Midi à la bataille de Muret (1213) et Albi ouvrit ses portes en 1215. Simon (de Montfort-l’Amaury) fut tué en 1218 sous les murs de Toulouse ; la prise d’Avignon termina la guerre.

Le douzième siècle et la première moitié du treizième furent en Allemagne l’époque des Wolfram von Eschenbach et des Walther von der Vogelweide ; en France, celle des Wace, Benoît de Sainte-Maure, Villehardouin et G. de Lorris.