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la bohême et jean huss

il en était agité jusque dans son sommeil[1] ; il s’éleva contre l’autorité despotique du clergé. Obligé de fuir Prague, où sa vie était menacée, il fut mandé devant le concile qui siégeait alors à Constance (1414) pour essayer de remédier à l’infini désarroi de l’Eglise, dont trois papes se disputaient le gouvernement.

Cl. Kuhn, édit.

prague, hôtel de ville


Huss se méfiait à bon droit de l’invitation courtoise qui lui était adressée, mais l’empereur Sigismond le munit d’un sauf-conduit et le fit accompagner de chevaliers garants. Toutefois, l’Eglise, qui possède les clefs du paradis et de l’enfer, et qui détient également le droit de changer le mal en bien pour la plus grande gloire de Dieu, déchira le sauf-conduit et fit monter Huss sur le bûcher, crime qui ne devait point être oublié. En Bohême même la guerre éclata presque aussitôt : plus de cinq cents églises et couvents furent incendiés

  1. Alfred Dumesnil, Jean Huss, fragment d’une Histoire du Libre Esprit.