Page:Reclus - L'Homme et la Terre, tome IV, Librairie universelle, 1905.djvu/163

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
139
jacqueries contre les anglais

non seulement en temps de guerre, mais aussi en temps de paix. Malgré la vigilance des riverains, peu de villes de la côte anglaise, de Bristol et de Plymouth jusqu’à Berwick, échappèrent à l’incendie et aux ravages : les îles de Wight et de Thanet, mal secourues par les
Cl. J. Kuhn, édit.
statue de jeanne d’arc à vaucouleurs
donnée par louis xi.

Vingt-cinq ans après la mort de Jeanne, en 1456, son
procès fut révisé et sa mémoire réhabilitée à Rouen.
gens de la grande terre, furent presque entièrement dépeuplées, et, parmi les villes détruites par les pirates français, il en est qui ne se sont pas encore relevées du désastre : telle, sur la côte de Kent, la ville maritime Jadis fort importante de Sandwich. On cessa d’entretenir les routes qui conduisaient des ports de mer vers l’intérieur, de peur qu’elles ne servissent aux corsaires. Même les habitants de Salisbury, qui se trouve pourtant à 40 kilomètres de la mer, en ligne droite, élevèrent un rempart et creusèrent un large fossé autour de leur ville, pour la mettre à l’abri des dangereux visiteurs.

Dans tout le pays, l’appauvrissement causé par le poids des impôts et des corvées, par le départ des jeunes hommes, la cessation du commerce et de l’industrie, eut la famine pour conséquence ; en maints endroits, les femmes mangèrent leurs enfants ; les voleurs enfermés dans les prisons attendaient avec impatience qu’on leur amenât d’autres criminels afin de se jeter sur eux et de les dévorer encore tout palpitants.