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la guerre de cent ans

prospéraient dans le Bordelais, territoire correspondant à peu près au
Cl. J. Kuhn, édit.
bordeaux. — porte de la grosse cloche
département actuel de la Gironde, et, plus de deux siècles après la ruine des communes de la France capétienne, celles du sud-ouest jouissaient tranquillement de leur pleine liberté ; en outre un très grand nombre de villettes appelées « bastides » possédaient aussi leurs chartes et privilèges[1].

La ville de Bordeaux, qui plus tard devait être en France le champion du libre échange, recevait de Jean sans Terre, des l’an 1205, l’exemption de toute « maltôte » ou impôt pour ses marchandises, dans la ville et le long du fleuve. Que l’on compare à cette politique sensée les absurdes mesures commerciales dont s’entourait la monarchie française ! Louis IX que l’on a l’habitude de mentionner comme un sage, comprenait la protection du trafic national comme le feraient encore des prohibitionnistes de nos jours. En établissant le port d’Aigues-Mortes, il lui concéda en même temps un

  1. D. Brissaud, les Anglais en Guyenne, pp. 65 et suivantes.