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flandres, angleterre et france

Mais, trois ans après la bataille de Courtrai, le peuple vainqueur se laissa représenter auprès du roi de France par des ambassadeurs nobles qui, en réalité, étaient ses ennemis, et de nouveau il dut se conformer aux traditions d’obéissance : sa colère s’était vainement assouvie pour un temps. Si les cités des Flandres purent reprendre contre la France la vieille querelle, ce fut grâce aux complications européennes qui permirent aux Artevelde, représentants des libertés gantoises, de s’appuyer sur l’Angleterre. Dans cette lutte, les comtes de Flandre et les nobles prirent invariablement le parti de leur suzerain français : la guerre ne prit que très secondairement un caractère national : elle était avant tout un conflit entre la classe bourgeoise de la société moderne et la classe survivante de la féodalité.

Cl. J. Kuhn, édit.

les halles à ypres

C’est surtout entre la France et l’Angleterre que les guerres finirent par déterminer un état héréditaire de haine, devenu presque instinctif : des uns aux autres le phénomène normal pendant cinq siècles