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colonisation de l’islande

avaient également débarqué dans la grande terre d’Islande : les objets laissés par eux, il y a onze siècles, cloches, livres religieux, crosses abbatiales en témoignent[1]. Quelques Celtes d’Ecosse avaient aussi pénétré dans l’île vers l’année 825. Des noms locaux d’origine irlandaise rappellent l’arrivée des anciens colons des îles Britanniques, et c’est à l’influence persistante de leur race que l’on attribue le type brun dont il existe de nombreux représentants en Islande[2].

Cl. Alinari.

intérieur de l’église saint-clément à rome
(En partie du neuvième siècle.)

Trois quarts de siècle après l’apparition des premiers hommes sur les côtes de l’Islande, les fugitifs norvégiens se montrèrent à leur tour. Un premier colon. Ingolf, avait déjà débarqué en 870, mais le grand exode se fit seulement quatre ans plus tard[3]. Alors des milliers d’immigrants se présentèrent à intervalles de temps très rapprochés sur la côte sud-occidentale de l’île, et il fallut s’arranger de manière à donner sa part de terre à chacune des familles nouvellement arrivées. Tout colon put acquérir en domaine libre l’espace de terre qu’il avait

  1. Ernest Nys, Le haut Nord, p. 5.
  2. Jules Leclercq, La Terre de Glace.
  3. C. Rafn, Antiquitates Americanæ, 1837.