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aryens judaïsants de l’arménie
 
ravenne
chapiteau de l’église san-vitalli
terminée en 547.
ils étaient censés les maîtres de la terre. Ils se disaient non seulement les représentants de Dieu, mais « Dieu » lui-même, par
leur nature, et du consentement
général[1], et le reflet de
l’astre tombait
sur ceux qui
l’entouraient.
Chacun des agents
du haut pouvoir était
investi d’une fonction
religieuse, réfléchissait
un rayon de la divinité :
obtenir une situation
publique, c’était
recevoir un sacrement,
et l’on s’y préparait par
la prière et par la
communion. Aussi
comprend-on que les
monarchies d’Occident, fascinées
par cette religion de l’empire,
aient essayé d’imiter Byzance,
de loin elle en subissaient le
prestige. Aujourd’hui encore, les
pratiques de l’administration
avec ses règles, ses procédures
ne sont-elles pas inspirées par
l’esprit des fonctionnaires de Justinien ?[2]

Toutefois, le vertige entra dans ces têtes trop haut placées au-dessus des hommes, et les plus sages d’entre elles se laissèrent aller à des actes de folie. C’est ainsi qu’il parut nécessaire d’aider l’imagination

  1. Milenko R. Vesnitch, Le Droit international dans les Rapports des Slaves méridionaux au Moyen âge, p. 13.
  2. Ernest Nys, Le Développement économique et l’Histoire, p. 7